Soutien aux projets

Soumis par admin le dim 07/02/2021 - 17:56
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Gestion des sols

Pluviosité insuffisante, sécheresses fréquentes, pression démographique, surexploitation des terres, pratiques agricoles inappropriées, insuffisance de l'utilisation des engrais... les sols africains sont fragilisés, parfois épuisés. Parmi les phénomènes les plus notables : l'érosion, la dégradation chimique (perte de nutriments, salinisation, acidification, etc) et la dégradation physique (compaction des sols, ensablement, etc). Ces phénomènes sont aggravés par les effets du changement climatique. La gestion des sols constitue donc un enjeu majeur, d'autant que les sols africains possèdent un potentiel important de séquestration du carbone.
L'Afrique concentre d'ailleurs 65% des terres arables inexploitées de la planète. Les solutions existent, il s'agit de soutenir leur développement et d'accompagner leur mise en œuvre.

L'initiative pour l'Adaptation de l'Agriculture Africaine aux changements climatiques promeut et soutient trois grandes familles de solutions pour améliorer la gestion des sols :

 

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L'Afrique est l'une des régions du monde qui consomme le moins de fertilisants. En cause : le manque de disponibilité des engrais, en quantité et qualité, une insuffisance de la sensibilisation des agriculteurs à leurs avantages, et des obstacles financiers.
Des actions peuvent être menées pour développer une gestion intégrée de la fertilité des sols grâce à un recours plus large et plus raisonné aux fertilisants.
Une gestion qui doit prendre en compte la complexité de chaque situation locale : la variété des sols et des systèmes de culture en Afrique est à la mesure du continent : immense.
-  Le développement des systèmes d'information sur la fertilité des sols : adoption des nouvelles technologies de cartographie des sols et de compilation numérique ; mise en place d'observatoires de la fertilité des sols et de la fertilisation des cultures ;

-  La gestion des systèmes : amélioration de la fixation biologique de l’azote atmosphérique permettant une meilleure disponibilité de l’azote dans les sols en adoptant des rotations à base de légumineuses alimentaires et fourragères ; utilisation de la fertigation et mise en place de cultures hydroponiques ; développement de l'agriculture biologique ; traitement de l'acidité des sols grâce à l'application de roches phosphatées ; réhabilitation des parcours ; etc

-  L'amélioration des ressources en éléments nutritifs : valorisation des déchets organiques en agriculture et gestion des résidus de cultures ; traitement et réutilisation des eaux usées (sources de déchets solides) ; déchets solides et sous-produits agricoles pour la production des composts ; amélioration des systèmes d'approvisionnement et de distribution des engrais ; développement des unités de blending (mélanges) pour la production d'engrais adaptés aux conditions locales ; etc.

Pour adopter ces solutions, les agriculteurs doivent être accompagnés :
-  Sensibilisation et éducation à l'usage des engrais : conseil agricole, publicité, écoles aux champs, plateformes d’innovation ; etc
 
-  Aide financière : facilitation de l'accès aux crédits, utilisation de conditionnements plus réduits requérant un investissement moindre, mise en place de politiques d'encouragement type subventions ; etc
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Pour faire face aux extrêmes climatiques, les agriculteurs africains développent des mécanismes de survie. Ils prennent des mesures de court terme qui dégradent les ressources et affectent la productivité et la régénération dans le temps.
Côté élevage, l’Afrique est également confrontée à un défi de taille. Ce secteur, qui contribue à plus de 26% dans la constitution du PIB agricole africain, est peu productif car lié à des systèmes de production traditionnels très vulnérables aux changements climatiques.
L'agroforesterie, qui combine cultures agricoles, arbres/arbustes et élevage, en synergie, offre de nombreux bénéfices pour les agriculteurs et les éleveurs, comme pour l'environnement. Aujourd’hui en Afrique, plus de 715 millions de terres déboisées et dégradées se prêtent à la restauration.

-  La gestion intégrée des systèmes de cultures en agroforesterie et arboriculture : amélioration de la conduite technique ; promotion de l’agroforesterie périurbaine ; domestication des espèces autochtones et introduction des espèces d’intérêt économique ;

 

-  La gestion intégrée des systèmes pastoraux : développement des parcours et régulation des flux de transhumants ; sécurisation des zones à vocation pastorale et des espaces pastoraux stratégiques ; développement / exécution de protocoles d’aménagement / réhabilitation des parcours ; création et traitement des points d’eau pour l’abreuvement du cheptel ;

 

-  La gestion intégrée des systèmes forestiers : amélioration de la gestion des paysages forestiers et partage des gains ; mise en place de programmes d’afforestation/reforestation à grande échelle ; création de parcs forestiers nationaux pour le stockage du carbone et la sauvegarde de la biodiversité ; mise en œuvre des aménagements durables des forêts naturelles et renforcement des efforts de reforestation/plantation.

 

Les agriculteurs doivent être sensibilisés, accompagnés et formés à ces pratiques. Toutes ces opportunités peuvent se concrétiser à grande échelle, grâce à des politiques nationales ou régionales volontaristes, au renforcement des dispositions réglementaires et institutionnelles, à l’engagement du secteur privé, à l’amélioration de l’environnement d’investissement agricole et au renforcement des capacités de recherche.

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Les sols africains, notamment les terres inexploitées, ont un grand potentiel de stockage de carbone. Mais à l’heure actuelle, l’Afrique ne stocke que 175 gigatonnes de carbone, sur un total de 1 500 gigatonnes stockées dans le monde.
Le stockage du carbone constitue pourtant à la fois une solution au réchauffement climatique (atténuation ou compensation des émissions de GES) et à la dégradation des sols (rétention en eau, stabilité des agrégats, atténuation de la sodicité, activité biologique, etc) Alternative écologiquement durable à l’agriculture productiviste, l'agro-écologie permet d'augmenter le potentiel de stockage des sols tout en limitant leur dégradation. Son approche doit être multiforme (adaptée à chaque zone) et équilibrée (il s’agit de trouver un juste milieu entre une agriculture productiviste et une agro-écologie qui consisterait à « produire avec moins voire zéro intrants »).
L’agro-écologie doit adopter des pratiques spécifiques aux trois échelles (parcelle, exploitation, territoire) et aux composantes des agroécosystèmes.
Parmi les principales solutions d’agro-écologie et de séquestration du carbone :
-  La mise en place d’une agriculture de conservation basée sur le travail mécanique minimal du sol (pas de labour ni de semis direct), la couverture permanente du sol par un mulch de matière organique riche en carbone (paille et/ou autres résidus de récolte), les rotations et les associations culturales (incluant les légumineuses fixatrices d’azote) ;
-  La mise en place de cultures intercalaires (entre les rangées d'arbres) ;
-  Le développement du compostage, de l’incorporation des résidus de cultures ;
-  Le développement de la micro-agriculture bio-intensive ;
-  La mise en jachère ;
-  Le développement durable des oasis ;
-  Le développement durable des zones agro-pastorales.
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27%

de la superficie des sols
dégradés à l’échelle mondiale
sont situés en Afrique

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Plus de 715

millions d’hectares de terres
déboisées ou dégradées se
prêtent à la restauration en Afrique

 
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Maitrise de l’eau agricole

L'Afrique est le continent qui souffre le plus de pénurie d'eau agricole.
Environ 66% de ses territoires se situent en zones arides ou semi-arides et souffrent du manque d'eau. Le continent a tendance à s'assécher encore davantage à cause du changement climatique : augmentation de la température et réduction des précipitations, avec des événements extrêmes plus fréquents et plus longs. Même les régions suffisamment pourvues en eau pâtissent du manque d'infrastructures de mobilisation, de stockage et de distribution pour l'irrigation des terres.
En Afrique, la part de la superficie cultivable irriguée n'est que de 5%, alors que le potentiel irrigable est de 25 %. L'irrigation du continent africain pourra se développer à travers une approche globale et une action concertée et volontariste.

Les solutions de l’initiative pour l'Adaptation de l'Agriculture Africaine aux changements climatiques dans le domaine de la maîtrise de l’eau sont orientées résultats/production. Elles recherchent la complémentarité entre aménagements de mobilisation de l'eau, aménagements hydro-agricoles, aménagement des parcelles, exploitation et renforcement des institutions et mise en valeur.
Le tout sans exclusion du volet de dimension des domaines d’aménagement pour l’irrigation (grands périmètres, périmètres collectifs ou villageois, petite irrigation privée, aménagement des bas-fonds).

Dans ce cadre, cinq thèmes d’actions prioritaires sont identifiés :

aaa Le renforcement de la mobilisation du potentiel hydrique : réhabilitation des ouvrages existants pour optimiser leurs capacités, construction de nouveaux ouvrages structurants ;

aaa La poursuite du renforcement de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) notamment pour la gestion des eaux transfrontalières ;

aaa Le développement volontariste de l’irrigation complémentaire entre l’irrigation à grande échelle par l’aménagement des grandes plaines, l'agriculture de bas-fonds et de décrue, et la petite irrigation villageoise et irrigation individuelle ;

aaa La modernisation et promotion des systèmes d’irrigation et de production plus économes en eau et plus productifs ;

aaa L’accompagnement volontariste du développement de l’irrigation par le renforcement des capacités.

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66%

des territoires africains sont situés en zone aride ou semi-aride

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Seuls 2%

de la superficie cultivable sont irrigués en Afrique, alors que le potentiel est de 25%

 
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Gestion des risques climatiques

L'Afrique est le continent le plus touché par les effets du changement climatique. Les aléas météorologiques : vagues de sécheresse, fortes variations de températures, violentes précipitations, mettent en péril l'agriculture et la sécurité alimentaire. L'Afrique est aussi l'une des régions au monde les moins bien préparées à ces risques météorologiques : les 2/3 des pays africains ont peu ou pas de capacités de gestion de ces risques. Une bonne gestion des risques climatiques repose sur la qualité et la mutualisation des données recueillies, et sur une implication de l'ensemble des acteurs concernés.

La mise en place de ces solutions requiert l'implication de tous les acteurs concernés, notamment les scientifiques et en particulier les ingénieurs (météorologues, agronomes, informaticiens, etc.), les institutions (ministères, universités, centres de recherche agronomique, compagnies d'assurance, etc.) et les agriculteurs qui doivent être informés et accompagnés.

L'initiative pour l'Adaptation de l'Agriculture Africaine aux changements climatiques propose 3 types de solutions en matière de gestion des risques climatiques :

aaa Le développement des systèmes d'observation et de prévision :

  • amélioration du réseau d'observation météorologique et climatique (densification et modernisation) ;
  • amélioration des systèmes de prévision météorologique ;
  • développement des systèmes agro-météorologiques de prévision des récoltes agricoles et des fourrages (traitement et analyse des données météo, agricoles et satellitaires) ;
  • développement des institutions d'observation de la terre (à partir de la télédétection spatiale, la cartographie, les SIG, le GPS et autres applications géomatiques).

aaa Le développement des programmes de formation, académique et continue : formations en Systèmes d'Information Géographique, en agro-météorologie, en télédétection spatiale; en systèmes de suivi de l'état des cultures et des fourrages, en application Web-SIG de diffusion de l'information agro-météo, etc ;

aaa Le développement de l'assurance agricole indicielle, produit d'assurance basé sur des indices météo et satellitaires.

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50 pays sur 54

accordent de l’importance aux systèmes d’alerte précoce et de gestion du risque climatique (analyse des INDC)

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2/3

des pays africains sont dépourvus de systèmes efficaces de gestion des risques climatiques